Découverte du Malamute d’Alaska

Ma première rencontre avec un malamute remonte à 1974, en Floride, un chien aperçu dans un pick-up. Son physique avait particulièrement plu à Norman, mon mari. Nous avons été à la bibliothèque pour trouver le nom de cette race de chien nordique que nous ne connaissions pas.

 Nous avions envie d’un chien « nature ». A part le dingo, je pense que nous sommes tombés sur un des plus « nature » qui soit, après le groënlandais, peut-être. Mais nous ne savions pas ce qui nous attendait. Il y a eu bien des moments où nous aurions aimé avoir des chiens un peu plus « civilisés », surtout au début car les malamutes ont été nos premiers chiens et nous avons fait beaucoup d’erreurs d’éducation.

 Notre première femelle Dolly (Shooting Star), nous a été offerte en cadeau de mariage par le frère de mon mari qui l’avait achetée dans un pet-shop.

 Nous n’avions pas du tout l’intention de devenir éleveurs. Mon mari était professeur d’université et nous vivions en appartement dans les environ de Paris. Il n’en était donc pas question. Mais nous avons voulu tout de suite offrir un compagnon à Dolly et nous avons acheté Laska, qui provenait d’un élevage du Kansas.

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Nous avons vite compris que la vie en appartement (entièrement moquetté) n’était pas possible avec deux malamutes. Quelques mois après notre retour des USA, nous avons donc déménagé dans une maison avec jardin, et c’est là que nous sommes devenus « éleveurs »… ou plutôt que nous avons eu notre première portée, en 1975. L’expérience nous a enchantés malgré notre totale inexpérience, les contraintes que cela impliquait et les grandes difficultés à placer les chiots de cette race totalement inconnue en France. Nous avons en effet découvert, à notre grande surprise que cette portée était la première portée de malamutes née en France. Tous nos chiots ont été vendus en Italie ou en Espagne, sauf deux qui sont allés à l’élevage de Ker-Saint-Mesmes.  

L’affixe OVER VALE AND DALE

Quand nous avons livré Lumi et Linka chez Isabelle et Jean-Vincent Fournis, nous avons découvert les lévriers persans. Nous avons eu le coup de foudre pour une jeune saluki, Isis (Lotta de Ker-Saint-Mesmes), que nous avons ramenée à la maison. Peu après, nous avons acquis Linda (Melba de Beaucoudray, de chez l’abbé Godard) une superbe setter irlandaise. Nous avons alors quitté la région parisienne pour nous installer dans l’Yonne, afin d’avoir plus d’espace et donc plus de chiens. Nous avions commencé à exposer nos chiens dès 1975, et au bord des rings, nous avions été frappés par la beauté insolente des lévriers afghans. Nous n’avons pas résisté et c’est ainsi que Windy (Nakela do Zombo de Nouabidou) est venue rejoindre la meute.

A moment de choisir un affixe, nous avons pensé qu’il fallait prendre un nom générique qui représente un peu toutes nos races. Les malamutes et les lévriers étant des chiens de nomades, et la setter un chien de chasse, l’expression OVER VALE AND DALE, qui peut être librement traduite en « par monts et par vaux », nous a paru appropriée.

Nos importations

Tous nos premiers malamutes ont été importés des USA. Le choix des deux premiers a été dû au hasard, car nous ne connaissions rien aux chiens en général, aux malamutes en particulier, ni aux techniques d’élevage. Mais nous sommes très vite devenus passionnés et dans ces conditions, on apprend très vite.

Dolly et Laska étaient des out-cross presque à 100%, ce qui présente aussi des avantages : moins de problèmes de santé ou de reproduction, portées nombreuses et vigoureuses. D’autre part, Laska étant un bon raceur, les portées étaient malgré tout bien homogènes.

 Trois ans plus tard, alors que nous étions déjà installés à la campagne, nous avons importé d’autres malamutes. Après avoir lu beaucoup sur cette race, notre choix s’est fixé sur des élevages américains qui produisaient à partir de lignées T’DOMAR, KAROHONTA et KODARA. C’est ainsi que sont arrivées à l’élevage en 1977 CH TOBE’S CRIMSON STAR (première championne rouge en Europe) et DU PAUMANOK AMAZON WARRIOR (Jumpy). Star a très peu reproduit, mais Jumpy nous a donné avec Laska des portées magnifiques. C’est ce couple qui a été la fondation du style OVER VALE AND DALE dans les années 80. A l’élevage, nous avons gardé SOUVENIR (Sitka), SWEET LUCIFER OVER VALE AND DALE (Lucy), RILALUGAK KEFI.

Ces malamutes étaient pour la plupart noirs et blancs, assez grands, fortement charpentés avec de bonnes fourrures, très « rustiques ». Mais Laska, utilisé en in-breeding, nous a aussi donné de rares chiens au poil trop long comme Tanakee Over Vale And Dale (photo ci contre) à M. et Mme Comte.

 En 1980, nous avons importé un nouveau mâle TOBE’S SPIRIT OF ZARATHOUSTRA (Zara), afin de nous permettre de continuer dans la même voie, tout en essayant de réduire un peu la taille. Ses chiots, et d’autres chiens issus de ses produits ont formé notre nouvelle génération de reproducteurs : CH UMALOOK OVER VALE AND DALE (Umalook), VILKY SILVER LADY OVER VALE AND DALE (Vilky), CH ARCTIC BLACK GYPSY OVER VALE AND DALE (Gypsy), AKAYA NIGHT DREAMER  (Kaya), ALASKAN DIAMOND DREAM (Mona) et BOREAL BLUE MOON (Blue Moon).

Ces mariages nous ont permis d’obtenir plus de chiens gris, et même quelques rouges. Nous avons réussi à avoir des tailles se rapprochant plus du standard, tout en gardant une bonne qualité d’ossature et de fourrure. Nous avons aussi fait des progrès en ce qui concerne les caractères surtout avec les chiots de Vilky, Kaya, Mona et Blue Moon.

 C’est en 1988 que sont arrivées mes deux nouvelles importations : CH SNO-STORM KAFKA’S LONELY HEART (Moose) et SNO-STORM’ S GINGER FOR EVER (Ginger). Ils étaient frère et sœur et n’ont bien sûr jamais reproduit ensemble, mais tous deux étaient de caractère particulièrement cool, et ont très bien transmis ce trait à leur descendance.

Moose était, pour moi, un chien exceptionnel tant au niveau morphologique que mental. Malheureusement, nous avons découvert qu’il souffrait d’hypothyroïdie accompagnée de coat funk, si bien que sa carrière d’expositions et de reproducteur s’est trouvée complètement arrêtée. Ce fut une immense déception car je fondais de grands espoirs sur lui, mais çà ne l’a pas empêché de vivre en forme et heureux jusqu’à plus de 13 ans.

Les chiots de Ginger m’ont donné beaucoup de satisfaction. A ma connaissance, jusqu’à aujourd’hui, aucun d’entre eux ne s’est révélé hypothyroïdien. Son fils HAPPY GOLDEN DAY OVER VALE AND DALE (Goldy) a vécu avec nous aux Chats jusqu'à presque 15 ans. Il nous a quitté en novembre 2006.
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Ma sœur Françoise et moi avons acquis CH SNO-STORM FANTASTIC FRANCES (Giny) en 1992. Elle n’a eu qu’une portée, mais de qualité. Elle a vécu à Paris avec Françoise jusqu'à sa disparition en juillet 2006, à l'age de 13 ans.
 

En 1999, après la disparition de plusieurs de mes vieux chiens, j’ai décidé de reprendre une chienne. Pary Dauvet et moi nous sommes associées dans la recherche d’une jolie femelle de bonne lignée, mais totalement différente, car je voulais éviter de retomber dans les problèmes d’hypothyroïdie et de coat funk. Avec beaucoup de difficultés Pary a obtenu que Kim Meredith nous cède ATANIK’S HOT NITES ON PACIFIC BLVD ( Nighty). Elle est devenue championne de conformité au standard, elle est recommandée, brevetée échelon 3 et lauréate standard performance.

En 2007, il était temps de penser à la relève. J’ai décidé de garder une femelle de la portée de TIKI STORMY MONDAY OVER VALE AND DALE et A GIFT FOR STORMY MONDAY OF SELAWIK RIVER (Kimy). Une seule femelle est née  dans la portée de 7 chiots ! Pary et moi n’avons pas eu à nous torturer pour décider laquelle garder, d’autant plus que CYBER SILVER SNOW OVER VALE AND DALE (Cheyenne) est pour le moment magnifique et adorable.