Qui est le Malamute de l’Alaska ? Le Malamute de l’Alaska est le chien de traîneau des Eskimos du golfe de Kotzebue, situé au Nord-ouest de l’Alaska. Il est peut-être le premier chien indigène d’Amérique du Nord. Son implantation aux USA remonte aux années 20, et actuellement, on y compte plus de 3000 naissances par an. Le Malamute a commencé à conquérir l’Europe dans les années 60 et, en France, son élevage a débuté en 1975. Environ 6000 chiens ont été inscrits au LOF depuis cette année là et chez nous, il naît un peu moins de 200 chiots par an. Le Malamute est le plus grand et le plus fort des chiens de traîneau. Son aspect physique est celui de tous les Spitz polaires, rappelant un peu le loup, mais la terrible sélection opérée par les Inuits l’a doté des caractéristiques nécessaires à l’accomplissement de son travail : tirer de lourdes charges sur de longues distances, à allure modérée, dans les conditions polaires les plus rudes. Sa double fourrure doit donc être très dense, le poil de couverture dressé protégeant un sous-poil impénétrable. Son ossature est assez lourde et sa musculature puissante met en mouvement un corps compact. La démarche est souple et infatigable. Adapté aux climats et aux efforts les plus durs, ce rustique est beau, très beau même. Un Malamute en pleine fourrure ressemble plus à un gros nounours qu’à un loup. Sa tête est large, ses petites oreilles, un peu arrondies aux extrémités, sont bien dressées. Le regard franc et amical de ses yeux brun foncé est mis en valeur par un masque qui varie souvent d’un individu à l’autre. La puissance de son corps est adoucie par l’épaisseur de la fourrure et le gai va-et-vient du panache ondulant. Mais le Malamute, aussi beau soit-il, est un chien qui se mérite. Sa grande intelligence a été modelée par des siècles de lutte pour la survie en osmose avec le peuple eskimo et la terrible nature qui est leur territoire. On ne devient donc le maître d’un Malamute que si l’on acquiert son respect, non pas par la force physique, mais par la force de caractère et la détermination d’une éducation ferme, cohérente et juste. Le Malamute qui a accepté, parce qu’on a su la lui faire comprendre, sa place dans la meute familiale est le plus fantastique des compagnons. Le mâle, comme la femelle, est calme et affectueux. Mais sous des dehors toujours fiers et dignes, le chien est un grand sentimental. La femelle, peut-être plus vive, est souvent très aguicheuse dans ses attitudes de fausse soumission qui nous font craquer à tout coup. Avoir un Malamute en Europe ? C’est pour beaucoup la réalisation du rêve arctique, c’est vivre auprès d’un de ces chiens héros des romans de Jack London ou des récits de Paul-Émile Victor. Mais cela peut devenir beaucoup plus depuis que le sport de traîneau s’est implanté sur le Vieux Continent. Vous n’avez qu’un Malamute, vous pratiquez un peu le ski de fond... vous voilà devenu pulkaïste. En été, vous aimez la randonnée, le Malamute est un excellent chien de bât qui peut porter un tiers de son poids dans des sacoches adaptées. Il vous suivra donc partout en portant sa nourriture ou votre pique-nique. Vous avez deux, trois Malamutes... C’est déjà un attelage. Après quelques semaines d’entraînement au kart, vous pourrez vous élancer en traîneau sur les pistes enneigées mises à votre disposition lors des stages, compétitions ou épreuves de brevet de travail qui abondent tout l’hiver dans nos massifs. Vous découvrirez alors que c’est là, dans l’effort physique partagé avec vos compagnons, que se tissent les liens les plus forts. Plus que son maître, vous deviendrez alors le partenaire de votre Malamute, et c’est pourquoi ce chien si amical avec tous, ne travaillera en fait jamais bien que pour vous seul. Michèle Raust-Couanault
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